Avant toute chose, je pense que l’essentiel même d’une photo est ce qu’elle va dégager. C’est encore plus vrai en photographie culinaire. Il faut que même si on regarde votre photo à 9h du matin, votre saumon mariné nous fasse saliver. Tout le challenge va alors se retrouver dans votre mise en scène.
Poser le plat sur la table et pouf prendre la photo ne rendra jamais une photo appétissante, sauf coup de chance. Avant de vous lancer dans la photographie culinaire, réfléchissez-bien au style que vous souhaitez atteindre et à l’ambiance de vos photos. Flânez sur la toile à la recherche de photos culinaires : il y a les blogs, mais pensez également aux portfolios des professionnels qui sont une incroyable source d’inspiration. N’hésitez pas à enregistrer les photos sur votre ordinateur et à vous constituer une petite collection. Cela pourra vous être utile si vous séchez sur une mise en scène.
Si vous voulez des photos réussies, vous ne pouvez pas passer outre la mise en scène : ce qui est plat est chiant. Une photo de cookies dans une assiette, c’est ennuyeux, ça endort plus les papilles que ça ne les émoustille. Je sais qu’on vous l’a interdit pendant toute votre enfance, mais il faut jouer avec la nourriture. On doit ressentir le plaisir que vous avez eu à cuisiner et imaginer le plaisir que l’on aura à manger votre plat.
Vous ne voulez pas vous cassez la tête avec votre assiette de cookies ? Prenez alors le contre-pied et allez-y à fond dans le « plat ». Prenez vos cookies d’en haut : rendez encore plus plat ce qui l’est déjà.
[320 iso, 1/320, F2.5 (50 mm)]
Pendant la cuisson, à ta mise en scène tu réfléchiras voire prépareras
Lorsque vous préparer votre plat, vous pouvez d’ors et déjà réfléchir au cadre et à la mise en scène que vous souhaiter mettre en œuvre. Profitez du mijotage ou de la cuisson au four pour mettre en place votre décor et les réglages de votre appareil. Ainsi, dès que le plat est prêt, clic clac c’est (quasiment) dans la poche et on passe à table !
Si vous ne souhaitez pas manger froid, l’alternative est de cuisiner une portion en plus et de la photographier calmement plus tard. Congelez-là et cela vous fera un excellent plat cuisiné tout prêt les jours de flemme !
[320 iso, 1/200, F2.8 (50 mm) / 320 iso, 1/200, F2.8 (50 mm)}]
Si tu n’es pas sûr, la sobriété tu assureras
Quand on ne sait pas faire, la simplicité est notre meilleure amie ! Un fond clair et une assiette blanche sont plus faciles à maitriser qu’une table bien garnie. Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir pléthore de vaisselles et de décors pour offrir un joli rendu. On se concentre sur la nourriture et on laisse un peu de côté l’ambiance, les fioritures… Un cadrage un peu plus serré sur le plat permet de rentrer rapidement dans le vif du sujet. Il faut susciter l’envie avant tout.
Il est d’ailleurs plus facile de mettre en valeur des petites quantités. Si vous photographiez un plat de pâte, remplissez moins votre assiette quitte à en rajouter ensuite pour passer à table !
Si vous n’êtes pas à l’aide dans la mise en scène, contentez-vous de sobriété au début. L’alternative est aussi de réaliser un plan serré sur le plat. Pas de déco mais on est tout de suite dans le vif du sujet : la nourriture.
[320 iso, 1/400, F2.8 (50 mm) / 320 iso, 1/400, F2.8 (50 mm)]
Au message de ta photo tu réfléchiras
Lorsque vous préparez votre photo, pensez à l’élément que vous souhaitez mettre en valeur. Qu’est-ce que vous voulez montrer avec cette photo ? Quelle émotion vous voulez provoquer ? Sur quoi voulez-vous qu’on s’attarde ? Qu’est-ce qui est à mettre en valeur ? La texture croustillante de ce cookies ou le fondant de cette crème ? Les magnifiques couleurs de légumes cuits à la vapeur ? L’ambiance gargantuesque d’un brunch ?
[320 iso, 1/200, F2.8 (50 mm) / 320 iso, 1/400, F2.8 (50 mm)]
La multiplication des points de vue tu réaliseras
L’avantage du numérique est que l’on peut prendre plusieurs photos sans se ruiner : si ça ne fonctionne pas, on efface. Donc bougez-vous, bougez votre scène, modifiez l’angle de prise de vue : ne vous retenez pas ! Au final, vous verrez l’angle et la mise en scène qui marche le mieux et/ou qui vous touche le plus.
Par exemple, on a tous un format où l’on se sent plus à l’aise : en pied (format vertical) ou en portrait (format horizontal). Prendre à chaque fois une photo en pieds et une photo en portrait vous obligera à modifier un peu la mise en scène et donc à varier les points de vue.
Varier la disposition peut également être intéressant. Par exemple, prendre la photo d’un gâteau entier puis d’une part : on joue sur la mise en scène et met en valeur la texture.
[320 iso, 1/40, F5.6 (50 mm) / 320 iso, 1/250, F2.8 (50 mm)]
Ces 4 commandements très succincts sont un peu le minimum syndical de la mise en scène. Je pense qu’il faut d’abord commencer simple avant de se lancer dans des mises en scènes trop complexes. Apprendre à faire de jolies photos avec peu de vaisselle, maîtriser son appareil et ensuite on ajoutera petite à petit de la difficulté !