Ah vous pensiez que je vous avais oublié avec mon histoire de lumière, n’est ce pas ? Et non, me revoici avec la partie 2.
Pour ceux qui auraient oublié, la partie 1, c’est ici : http://www.culinographie.com/2011/06/03/la-lumiere-part-1/. Nous nous étions intéressés à la façon dont votre appareil photo capte la lumière. Je vous avais laissé entre autres avec le couple fracassant vitesse/ouverture, et leur chère amie, la sensibilité ISO. Si vous avez des questions, n’hésitez surtout pas à nous les poser dans la partie commentaire ou en nous écrivant.
Pour cette deuxième partie, nous allons jouer avec la LUMIÈRE NATURELLE, autrement dit celle que mère nature nous offre : le soleil !
À l’inverse de la lumière artificielle, elle est plutôt économique puisqu’a portée de tous. Let the sushine in. Le soleil nous fournit certes une source de lumière facile d’accès, mais difficile à dompter. Grand soleil, intempéries, journées d’hiver trop courtes, température de couleur changeante*…la lumière naturelle a son lot de contraintes et il faut apprendre à s’adapter.
* La température de couleur sera un sujet abordé dans un billet sur la “balance des blancs”, c’est l’une des principales contraintes. Les tonalités de couleur changent au cours de la journée, vos blancs seront tantôt bleutés tantôt jaunes/orangés. Je vous parlais précédemment de l’influence de la lumière dans la narration d’une photo : une lumière forte et contrastée donnera une ambiance très différente d’une lumiere douce et diffuse, c’est la même chose pour la tonalité colorée de votre photo, le jaune sera plus chaud, plus “vintage”, le bleu plus froid et plus moderne. Il faut donc y penser pendant votre shooting en lumière naturelle, choisissez le bon moment qui correspond au message que vous souhaitez passer.
QUELQUES CONSEILS POUR DÉBUTER :
1 / Avant de vous attaquer au plein soleil et à ses contrastes prononcés (ombres très marquées), préférez l’ombre, ou l’orientation nord. Si vous n’avez pas le choix, je vous explique plus bas comment atténuer l’intensité lumineuse du soleil.
2 / Attention aux sources lumineuses que j’appelle parasites, si vous êtes dans votre salon, faites attention à la lumière diffusée par votre écran d’ordinateur, votre télévision, le reflet d’une vitre etc.
3 / Les éléments autour de votre plat à photographier sont aussi à prendre en compte. Des murs et des meubles blancs renvoient la lumière, tandis que des murs de couleur changent la tonalité de votre photo, et des éléments foncés absorbent la lumière. Si vous faites votre photo en étant très proche de votre sujet, faites attention : vous pouvez créer des ombres. En effet souvent invisible lorsque vous déclenchez, l’impact de votre pantalon noir sur votre plat se verra sur la photo. Et oui vos vêtements peuvent aussi jouer le rôle de réflecteur de lumière… Il est parfois préférable de prendre un peu de distance et d’utiliser une télécommande pour déclencher.
4 / La vaisselle et le fond sont aussi importants. Un couvert en bois aura plutôt tendance à absorber la lumière à l’inverse d’une cuillère en argent. Un fond en tissu rouge renverra une tonalité rosé, tandis qu’un fond peint en blanc satiné réfléchira beaucoup de lumière…
I/ L’ORIENTATION
Deux orientations sont généralement utilisées :
a-celle où la source lumineuse se trouve sur le côté du sujet et de l’appareil photo.
b-celle où la source lumineuse est face à l’appareil photo (derrière le plat)
Bien évidemment, on se met rarement dos à la source lumineuse :)
La plus facile des orientations à maîtriser est celle venant de côté. Sur fond noir, vous pouvez créer de jolis clairs obscurs. La deuxième permet de faire rentrer plus de lumière dans l’appareil photo, cependant votre plat risque fortement d’être à contre-jour, et il faudra donc contrebalancer en renvoyant de la lumière devant votre sujet.
II/ LA RÉFLEXION ET LA DIFFUSION
Il est possible d’atténuer les contre-jours et les ombres trop marquées sans utiliser d’autres sources lumineuses. Pour cela, il suffit de réfléchir la lumière à l’aide des réflecteurs blancs, argentés ou dorés (attention ces deux derniers changent la tonalité de votre photo)
Le réflecteur le plus courant (et économique) reste le carton plume blanc. Placé face à la source lumineuse il réfléchit la lumière, et adoucit les zones d’ombres. Vous pouvez ainsi maîtriser l’intensité lumineuse en diminuant ou augmentant la distance entre votre plat et le carton, mais aussi en jouant avec son inclinaison. À l’inverse, vous pouvez créer des zones d’ombres douces en utilisant un carton plume noir qui va absorber la lumière. Pour une réflexion plus intense et précise, il est possible d’utiliser un miroir que vous dirigerez vers la zone que vous souhaitez mettre en avant.
La lumière est trop intense ? Vous pouvez diffuser plus doucement la lumière venant de vos fenêtres à l’aide de rideaux ou de voiles blancs translucides, ou encore avec de grandes feuilles de papier calque, les ombres seront ainsi plus légères.
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Regardez sur ce magnifique enchaînement des 4 photos, les différences sont bien visibles sur les poires, les couverts, l’intérieur du bol…
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