Aujourd’hui, on reste toujours dans la lumière mais cette fois-ci on va s’intéresser de plus près à sa couleur. Avez-vous déjà noté que selon la période de la journée ou de l’année, la couleur de vos photos changeait sensiblement ? Lorsqu’il fait nuageux, les photos prennent une teinte plutôt gris-bleue tandis que lors de la fin d’une journée ensoleillée d’hiver, on se retrouve avec des plats qui tirent vers des couleurs chaudes plutôt oranges : la lumière a donc une couleur, et plus précisément, elle a une température. Cette température est mesurée en degrés Kelvin. Plus la température de la lumière est basse, plus celle-ci va être chaude et plus la température de la lumière est élevée, plus celle-ci va être froide.
Étonnamment, on se retrouve avec des photographies d’une teinte différente de celle qu’on peut apprécier avec nos yeux. Le truc c’est que notre cerveaux ne perçoit pas les changements de lumière, ou plutôt si, il les perçoit il mais va traiter cette information et la ré-équilibrer afin que notre appréciation des blancs (et donc des couleurs) reste neutre. Magie du cerveau, nos yeux nous mentent ! Le “problème” de l’appareil photo c’est que lui, il a besoin de réglages pour traiter ces informations lumineuses et neutraliser la couleur de la lumière : c’est ce qu’on appelle la balance des blancs. En gros, on va devoir dire à l’appareil photo (ou au logiciel de retouche) que telle couleur, c’est du blanc. Ainsi, il traitera toute la photo selon cette donnée : les blancs seront alors blancs. Aujourd’hui, les appareils numériques et les logiciels de retouche permettent même de filtrer la couleur de la lumière mieux que ne le fait le cerveau et de produire des blancs plus blancs que blanc (n’en déplaise à Coluche).
Pour avoir une photo qui respecte au maximum les couleurs naturelles, la balance des blancs va donc être essentielle. Si je ne gère pas cette balance et laisse l’appareil photo gérer tout seul en automatique, le résultat est très aléatoire. J’ai alors 2 solutions : soit je règle les blancs sur mon appareil numérique, soit je les règle avec un logiciel de retouche.
Selon type d’appareil photo, plusieurs possibilités de réglages de la balance des blancs s’offrent à vous.
LES RÉGLAGES PRÉ-ENREGISTRÉS
C’est le minimum syndical de la balance des blancs : votre appareil a déjà enregistré les réglages des situations d’éclairage les plus courantes.
On trouve généralement :
Automatique : dans ce mode, vous laissez l’appareil se débrouiller tout seul pour savoir ce qui est blanc. C’est un peu la loterie, rares seront les fois où il vous sortira une balance correcte et précise.
Nuageux : l’appareil va se régler sur une température élevée de lumière (environ 6 000K) pour contrebalancer la faible température de la source lumineuse.
Lors d’une journée très nuageuse, la lumière va être bien plus diffuse : les infimes particules d’eau vont diffracter la lumière, la rendant ainsi beaucoup plus homogène et produisant une température élevée d’où cette couleur blanche tirant vers le bleu.
Ensoleillé : l’appareil va se régler sur une température un peu élevée de lumière (5 200 K environ).
Ce réglage, comme son nom l’indique, est à utiliser en condition de plein soleil.
Tungstène : l’appareil va se régler sur une température faible de lumière (environ 3 000K).
La lumière tungstène est celle du bulbe des ampoules à incandescence (classique à filament ou halogène), elle va produire une lumière d’une faible température et donner des blancs chauds voire oranges.
Ces pré-réglages sont ceux de base que l’on trouve sur tous les appareils, ils peuvent être accompagnés d’autres réglages un peu plus précis affinant la température de la lumière :
Bougie : qui va contrebalancer la lumière rouge d’une situation de très faible luminosité
Fluorescent : qui va contrebalancer la lumière jaune-verte d’un éclairage au néon
Ombre : l’appareil va se régler sur une haute température de lumière (environ 8 000K)
LA BALANCE DES BLANCS MANUELLE
Sur certains appareil, on va pouvoir indiquer manuellement à l’appareil le blanc que l’on veux voir apparaitre comme blanc sur la photo. Lorsque ce mode est sélectionné, on a la possibilité d’indiquer par une photo (soit en sélectionnant un point d’une photo, soit en prenant la photo d’un aplat neutre) la couleur qu’on considère être une couleur neutre. Généralement, on prend en photo une feuille de gris neutre (gris à 18 %) ou une feuille blanche. Parfois, il est ensuite possible d’affiner la précision en réglant la valeur du bleu (B) et de l’ambre (A) et/ou du magenta (M) et du vert (V). [Je vous renvoie à votre manuel d’utilisation si tout ça vous semble du charabia !]
Sur certaines boitiers, on peut également régler sa balance des blancs en choisissant directement la température de couleur. Plusieurs paliers de température de couleur sont donnés dans la menu, et on sélectionne la température qui convient le mieux à la situation lumineuse.
LA RETOUCHE DE LA BALANCE DES BLANCS
Si jamais vous n’avez pas réglé votre balance des blancs lors de la prise de vue ou si celle-ci a mal été faite, pas de panique ! On peut retoucher la balance des blancs directement sur la photo, soit en passant par l’appareil (mais l’appréciation des couleurs via le petit écran LCD n’est pas forcément aisée) soit en utilisant un logiciel de retouche photo. Mais la retouche photo fera prochainement l’objet d’un billet complet, en attendant, il va falloir vous entraîner à régler les blancs sur votre appareil !
LA BALANCE DES BLANCS COMME CHOIX STYLISÉ
La balance des blancs peut aussi être réglée comme un choix stylistique à part entière pour renforcer une ambiance. Cela reste certes assez rare en photo culinaire car en modifiant la balance des blancs, on va modifier la couleur de la photo et donc du plat ou des aliments (ce qui est quand même un peu embêtant quand on veut rendre compte du résultat d’une recette !). L’exercice reste donc difficile comme en témoignent les trois photos ci-dessous où la variation de la balance des blancs s’est faite par petites touches.