Ahhhhh ! Mais quelle expérience mes amis ! Une grande première et j’aimerais dire aussi “une grande réussite”, mais non, pas tout à fait. Ce n’est pas de la fausse modestie… C’est juste que “pas tout le monde” à été sensible à mon Chapon à l’orange et à la sauge servi avec sa farce de portobello/ noix de Grenoble/ carottes/ oignons et une purée-maison de patates douces et de beurre d’ail…
Les amis que j’aurais aimé avoir à ma table se sont finalement décommandés (certains diront que j’étais last minute…) et ma moitié n’a pas vraiment apprécié ce mélange de saveur – je l’avoue peu ordinaire- mais néanmoins très subtil, parfumé et bien balancé.
La préparation en elle-même était super par contre. J’ai adoré prendre Simone par ses cuisses flasques et la farcir délicatement. C’est fou comme la peau d’un volatile est élastique… et c’est sans trop de peine que j’ai pu glisser sous sa peau des rondelles d’oranges et des feuilles de sauge (oui ne croyez pas en voyant la photo qu’elle était bossue), qui ont à la fois parfumé le chapon et ont conservé son juteux.
Le choix du chapon n’était pas anodin non plus (et à vrai dire, pour une petite dinde j’en m’en serais tiré facile pour une bête qui pèse autour des 5kg… soit 30 jours à manger de la dinde en ligne… donc mauvais choix). Le chapon, c’est plus petit, plus gras, moins sec, quoi ! Pour rendre l’affaire encore plus grasse (et donc meilleure ! ;-), j’ai badigeonné Simone de graisse de canard, ce qui lui a permise de bien faire dorer sa couenne (elle en avait besoin), et ouh la la la- capricieux de four- elle a même failli brûler.
J’ai plein d’anecdotes sur cette journée, je pourrai en faire un post de 3km de long (…) mais pour n’en résumer que deux : j’avais acheté un “no sewing kit” (= un kit pour ne pas avoir à coudre la bête pour la refermer) pour ficeler Simone… C’est en fait une sorte de système d’agrafes sur lequel j’avais de sérieux doutes… mais qui s’est avéré incroyablement fonctionnel. À deux, on a pu y arriver. Un qui tient les pattes glissantes et l’autre qui place les crochets-agrafes et passe le fil. Quand on y pense c’est un peu de la couture à l’arrache en fait. Bref. C’était bien marrant ! Et même si vous ne riez pas… essayer de nous imaginer, Fred et moi, vivant cette scène. Je vous assure, ça renforce les liens du couple !
La deuxième anecdote qui aurait pu me gâcher tout mon Thanksgiving (à part le fait que mon mec n’a pas aimé mon repas), c’est le four qui s’est arrêté de fonctionner à environ une trentaine de minutes avant la fin de la cuisson réglementaire. Pour le coup, et POUR SEULEMENT CETTE FOIS-CI, je ne devrais pas râler d’avoir un four fou qui cuit tout trop vite… Puisque même avec ces 30 minutes en moins, Simone a survécu (elle a fini de cuire lentement avec la chaleur emmagasinée dans le four) et s’est révélée- donc, d’une tendresse incroyable. J’ai fait déguster Simone à des collègues, et elles ont kiffé !
Sur cette note joyeuse, je vous laisse avec un “moodboard dinde” qui vous fera comprendre en images ce que j’essaye de vous expliquer avec les mots (le sérieux de ma préparation, mon professionnalisme, etc.)
Puis la recette, juste en-dessous, pour celles (et ceux !) qui voudraient expérimenter la préparation dindesque pour Thanksgiving US ou à Noël pour changer de la sempiternelle dinde aux marrons !
Enjoy your turkey, dudes !
De gauche à droite et de bas en haut (bah oui, on n’est pas en Arabie !) :
1 & 4- Simone dans son plus simple appareil.
2- La blague. Non c’est une farce. (ah ah ah)
3- Le fameux “no sewing kit” mis en place. Simone a les fesses bien serrées.
5- Votre ambassadrice qui s’occupe délicatement du derrière de Simone.
7- Gros plan sur… Vous savez sur quoi.
8- Ça c’est une blague, par contre. Une feuille de sauge dans le trou de pet. Parce que c’est drôle. Et puis j’en profite, spéciale kass-dédi à Doudou, c’est son genre d’humour.
6 & 9- TA-DAA !!! (blague n°2 : les rondelles d’oranges sous ses aisselles- ma touche perso)
Dinde (ou chapon) freestyle à l'Orange et à la Sauge and more ! (Gimme Gimme Gimme moooore)
(Recette adaptée du Elle à Table n°41, mixée avec la recette d'une collègue et les bons tuyaux de ma maman)
INGRÉDIENTS
Pour le piaf (pour une tonne de convives ou 6-8) :
– 1 chapon
– 2 oranges
– 10-12 feuilles de sauge fraîche
– Un peu de graisse de canard (pour badigeonner et un peu pour le plat)
– Un peu de cognac pour flamber (ou du Porto qui ne flambe pas si vous vous la jouer à la Christelle)
– 1/4 de tasse (60 ml) de vin blanc sec pour la sauce (pour arroser votre Simone)
Pour la farce :
– Des carottes, du céleri, des oignons, des champignons (j’ai pris des portobellos) coupés en petits morceaux, des noix de Grenoble (ou des noisettes, des dattes… suivez vos envies) concassées grossièrement
– 1 à 2 tranches de pain de mie multi-grains trempés dans du lait
– Sel, poivre du moulin, sauge
Pour la purée (6 personnes environ) :
– Deux grosses patates douces, une pomme de terre et cette recette de beurre/ pesto à l’ail
– Un peu de lait, de la noix de muscade râpée, du sel, du poivre
DO IT YOURSELF
Préparation du piaf :
– Demander à votre volailler de vider la bête. On n’est plus en 1950, on n’a pas besoin de se farcir ça AUSSI.
– Saler et poivrer l’intérieur de votre dinde ou de votre chapon.
– Décoller délicatement la peau avec vos doigts pour pouvoir insérer entre la peau et la chair des rondelles d’oranges et des feuilles de sauges.
– Mélanger tout vos ingrédients pour faire la farce de façon à former un mélange homogène
– Mouillez vos mains et remplissez la volaille de farce. Les mains mouillées, ça colle moins.
– Refermer “l’orifice” (j’ai pensé à l’Origine du Monde en faisant ça !!!). Ficelez bien serré les cuisses et les ailerons pour favoriser une cuisson homogène.
– Quelques minutes avant d’enfourner la volaille, badigeonner de graisse de canard (pas trop… C’est déjà assez gras), saler, poivrer et enfourner à 220°C pendant 20 minutes.
– Ajouter dans votre plat (ou lèchefritte) 50 g de beurre très froid ou de graisse de canard, attendre qu’il dore mais ne brûle pas et sortir la Simone du four.
– Opération flambage (avec une lichette de cognac) ou “Flamby” (si comme moi, vous avez beau appuyer sur le briquet, votre porto ne flambe pas…
Pas grave, ça parfume quand même !)
– Ajouter le vin blanc, et environ le double d’eau pour arroser la bête et avoir un peu plus de jus de cuisson (mieux que pas assez, car pas assez = sec)
– Baisser la température du four à 180°C et déposer une feuille d’alu sur le volatile qui normalement aura eu le temps de dorer. Laisser cuire environ 1h30 (pour un chapon de 2kg) ou 2h-2h30 (pour une dinde plus importante)
– Arroser la volaille de jus de cuisson avec une pompe à volaille toutes les 30 minutes.
– Pour savoir si c’est cuit, planter une fourchette dans la chair : si le jus qui s’en écoule est limpide : c’est gagné !
– Laisser reposer 15 minutes avant de découper (et là je vous laisse taper ça sur youtube pour savoir comment faire)
Pour la purée :
– Vous faites cuire. Vous mélanger le tout et hop ! Facile !