Ça fait bien longtemps que la recette et les photos de cet article étaient prêts à être publiés sur le blog.
Un délicieux bol d’oeuf à la turque dans le yogourt, que j’ai mangé on repeat tout l’été.
Ce genre de plat SI simple, SI bon qui me fait instantanément dire : “je dois partager ça sur le blog !”
La recette est plus bas. Mais je dois vous avouer un truc.
Les mots me manquaient. Parce que de toutes autres réflexions me trottent dans la tête.
Une recette, des “belles photos”, je pourrais m’arrêter là. Je pense que beaucoup – lecteurs comme blogueurs– s’en contenteraient. Et parfois je me dis que je devrais faire ça. Je me le suis encore plus répété cette dernière année.
Puis, je me rappelle que c’est mon ton qui fait que mon blog est le mien, unique. Même si j’ai souvent l’impression de divaguer.
Oui, je divague, mais j’en profite pour vous donner une bonne recette au passage, et espère vous faire sou.rire, vous donner envie de cuisiner et de partager ça avec vos amis.
Je l’ai souvent répété, la cuisine sur Christelle is flabbergasting, c’est juste une excuse pour être ensemble (tiens, ça serait un moment opportun pour ‘ploguer’ mon livre ;-)).
Et puis, même si les mots se font parfois désirer, je les trouve nécessaires dans l’internet et les médias d’aujourd’hui, où tant de contenus VIDES comme des bacs à recyclage le mardi matin circulent. Des “Vous ne croirez jamais ce qui lui est arrivé” à “Voici les meilleures recettes de smoothie bowls, crédit photos : Pinterest“ (<– un grincement de dents on repeat, ça aussi)
J’en ai tellement marre de voir ces “articles” circuler. Je ne les lis pas, mais ils remontent quand même dans mon fil de nouvelles, par leur nature même de n’exister que pour générer des clics.
Depuis quelques années, avec la crise des médias, je me demande vraiment où tout ça s’en va ? Quand est-ce-qu’on va en avoir assez ? Je me suis, comme beaucoup de gens de ma génération, tellement désintéressée des médias traditionnels : journaux, radio, télé (on n’a plus le câble, juste une antenne qui nous permet de capter 3 chaînes et Netflix). Est-ce le problème ou une partie de la solution ? Et si les sites et autres blogues réussissaient à captiver mon attention il y a quelques années, je dois avouer que c’est de moins en moins le cas aujourd’hui. Et je ne crois pas être la seule.
Est-ce-que je regarde au mauvais endroit ? (partagez avec moi vos bonnes lectures en ligne ou non !) Peut-être ai-je trop le nez collé dans ma bulle bouffe-voyage-lifestyle ? (sans doute ! HELP!) Est-ce-que les blogueurs auraient perdu leurs tout petit supplément d’âme ? Où toute cette attention est-elle passée ? Dans les réseaux sociaux ? Je sens une lassitude, un essoufflement de la créativité. Évidemment, je ne crois pas y échapper.
L’année prochaine, ce blog aura 10 ans (O_O !!), et j’y vois une bonne occasion de me renouveler. Ça fait deux ans que je veux le re-designer, ranger tous ces articles (ça évolue si vite sur internet !), mais la tâche me parait est colossale. Évidemment, le travail à faire ne concerne pas que le contenant… Parfois, je rêve de repartir à zéro… et peut-être faire table rase du blog ? (ouf, c’est pas facile de se l’avouer/ à écrire). Je lisais cette réflexion de Victoria ce matin (avec qui je partage beaucoup de valeurs, notamment sur la manière de monétiser son travail) et je la trouvais intéressante, car elle aborde des pistes qui semblent apporter des solutions auxquelles je pense aussi.
Comme je le dis à mes amis, j’ai à la fois peur et suis très curieuse de voir ce que l’avenir des médias nous réserve.
De mon côté, – très égoïstement– je prie pour un retour, que dis-je –une consécration–, des story-tellers, ces conteurs d’histoires (encore faut-il avoir une bonne histoire à raconter). Qu’on arrête de nous rebattre les oreilles avec “le contenu” (ce qui me fait penser à ce tweet très juste); et qu’on laisse les milléniaux tranquilles manger leurs oeufs coulants sur des toasts à l’avocat ou sur leur bol de yogourt à la turque. ;-)
Ce billet est assez brouillon, une réflexion un peu à chaud de ce qui me préoccupe, et je crois que ça devait (enfin) sortir sur le blog. J’ai inclus beaucoup de liens vers des articles de personnes qui semblent exprimer mon ressenti bien mieux que moi dans mon billet; et je vous invite vraiment à les lire si le sujet vous intéresse.
Je suis évidemment très curieuse de connaître votre avis sur tout ça et en profite pour vous remercier de votre soutien ! Merci d’avance pour votre bienveillance, car ce genre de billet n’est jamais facile à publier pour moi (mettons que c’est un peu plus engageant qu’un “c’était bien bon !”)(hashtag : mains moites)
Œuf à la turque
Pour 1 personne
INGRÉDIENTS
– 3 C. à soupe bombées de yogourt nature (avec du bon gras !), à température ambiante*
– 1/2 gousse d’ail, dégermée et finement hachée ou 1/4 c. à thé de poudre d’ail
– Sumac en poudre et/ ou un trait de jus de citron
– 1 C. à soupe d’huile d’olive
– 1/2 C. à soupe de beurre
– 1/2 c. à thé de piment en poudre (j’utilise du piment d’Alep ou piment coréen Gochugaru. Si vous utilisez un piment plus fort, ajoutez seulement 1/4 c. à thé)
– Aneth, persil italien, ciboulette et/ou menthe fraîche hachée (ou un mélange des quatre !)
– 1 gros oeuf (ou 2, pour les gourmands !)
– Sel et poivre du moulin
– Pain au levain, bien frais ou grillé, pour servir
DO IT YOURSELF
1) Dans un bol, mélanger le yogourt avec l’ail et un trait de jus de citron, si désiré. Saler, poivrer. Goûter et rectifier l’assaisonnement au besoin. Réserver à température ambiante.
2) Dans une petite casserole d’eau bouillante, cuire l’oeuf pendant 5 minutes à la reprise de l’ébullition, ou jusqu’à ce qu’il soit mollet. Égoutter et passer sous l’eau froide pour arrêter la cuisson. Alternativement, vous pouvez préparer un oeuf poché ou même un oeuf au plat : l’important est de conserver le jaune bieeeen coulant !
3) Dans une petite poêle, à feu moyen-doux, faire fondre le beurre avec l’huile d’olive. Ajouter le piment en poudre, mélanger et retirer du feu.
4) Écaler l’oeuf et le disposer au milieu du bol de yogourt. Arroser d’huile au piment. Saler, poivrer. Saupoudrer de plus de piment en poudre si désiré et de sumac. Parsemer généreusement d’herbes fraîches hachées. L’aneth est un must, selon moi… pour le reste, allez-y comme vous le sentez, et avec les herbes que vous trouvez.
5) Servir immédiatement accompagné de bon pain au levain frais ou grillé, pour briser le jaune d’oeuf et l’observer avec émoi se répandre partout sur le yogourt (c’est juste moi ? Ah bon.)
NOTES :
* Retirer le yogourt du réfrigérateur un peu avant de préparer la recette pour qu’il soit à température ambiante, ce sera bien meilleur. Vous pouvez sinon le réchauffer à feu très doux dans une casserole, en le surveillant bien (aka, n’allez pas scroller sur instagram pendant ce temps là) pour ne pas que le yogourt se sépare.
31 Commentaires
Je me considère comme une artiste, même si ce n’est pas mon art qui paye mon loyer. Je me considère comme une artiste parce que j’ai cette pulsion créatrice qui me suit au quotidien. J’en ai besoin pour balancer tout le reste dans ma vie, si je ne crée pas, je m’ennuie, ma vie n’a plus de sens et même si je ne partage pas mon art avec le monde entier. Bien sûr j’aspire a exposer mes œuvres dans des lieux de plus en plus important, à écrire des textes qui seront un jour publiés pour vrai et à être payer pour faire des collages, mais une chose est sûre, je ne veux pas me battre. Je ne veux pas me battre à coup de hasgtag (même si je les aime quand même beaucoup!) et de likes. J’aime avoir une reconnaissance des gens qui prennent connaissance de mon travail sur les médias sociaux, mais je ne veux pas me battre pour plaire à mon auditoire et ainsi avoir encore une plus grand notoriété. J’ai essayé de faire plaisir à des jurys ou à des comités de sélection et ça ne marche pas plus. J’ai juste l’impression d’avoir perdu mon temps : en plus de ne pas avoir été sélectionnée, j’ai créé pour les autres et pas pour moi. C’est bien d’être égoïste parfois, pour raconter les histoires qui nous ressemblent au lieu de juste participer à cet empilade de contenu générique. J’admire ceux qui le font. Je ne serais pas capable moi-même.
Je suis ton blog depuis plusieurs années déjà (je me rappelle, c’était le labneh qui m’y avait amené et j’avais essayé ta recette de chai latte) et je l’aime toujours autant. Merci pour tes belles photos et tes belles idées! Tout cela est tellement inspirant.
Merci Jaelle pour ton commentaire ! Je comprends ta réflexion et je crois qu’en tant qu’artiste/ créateur, on est toujours tiraillés entre “faire les choses pour nous” et “vouloir en vivre” (correctement, si possible !) De mon côté, je prends les médias sociaux comme un boost pour mon travail… en essayant de ne pas virer folle justement avec les algorithmes qui changent, les likes… Si on les laisse définir la qualité de son travail, alors c’est la dérive, selon moi. Évidemment, ce n’est pas simple. Tout le monde veut voir son travail validé… mais les médias sociaux ont décuplé ce besoin de validation…
Je ne sais pas si je suis capable/ vais encore l’être de raconter des histoires en essayant de ne pas participer à cette empilade de contenu générique (j’aime beaucoup l’expression, je te la pique !)… mais une chose est sûre, j’essaye !
Ah aussi, je rêve d’un réseau social où tu pourrais cocher une case “No like for like” et “No follow for follow” et où il n’y aurait pas de chiffres, juste des échanges de commentaires et d’opinions entre vrais humains ! Ce que j’ai toujours le plus aimé dans le fait de tenir un blog. <3
Je suis on ne peut plus d’accord avec toi – et avec Victoria, avec Violette, avec Pauline (t’as vu, j’ai cliqué sur tous les liens) (mais en fait je les avais déjà lus, alors bon) – sur toute cette reflexion.
Et tu restes, à mes yeux, l’une de ces rares blogueuses que je prends encore plaisir à lire et même, dont j’attends les billets, pour les LIRE et pas juste pour regarder les photos en me disant « bah c’est drôlement beau tout ça ».
Je me pose plein de questions aussi en ce moment par rapport à mon blog : puisqu’il n’a aucune vocation à « apporter » quelque chose de concret – je donne pas de recettes, mes bonnes adresses de Montréal sont encore dans les 453825 brouillons qui trainent, etc – je me demande souvent si « ça sert à quelque chose » de continuer à y écrire. Bien sûr, j’écris pour moi, mais si j’écris juste pour moi et pas pour partager, je le fais dans mon journal intime (que je n’ai pas). Un peu comme si, en partageant exactement ce que je veux partager, j’ai peur de ne pas être dans le moule de ce qu’il faut pour avoir, au choix, des likes, des commentaires, ou des partages. Et je trouve ça follement dommage, de perdre petit à petit ce qui nous avait tant plus, il y a 10 ans, justement, au moment d’ouvrir chacune un blog.
Pour autant, je ne crois pas que ce soit tout à fait peine perdue encore : il y a des pépites sur les internets, et je crois qu’il ne tient qu’à nous de rester dans notre petit chemin, pour que ces storytellers, dont tu fais partie, continuent à rayonner !
Merci Camille ! <3 Je rebondis sur ça : "Je me pose plein de questions aussi en ce moment par rapport à mon blog : puisqu’il n’a aucune vocation à « apporter » quelque chose de concret". Je te rassure, même en ayant une recette concrète à partager, je me dis souvent que ça ne vaut pas le coup d'être partagé. Sauf quand j'ai des impulsions comme avec l'oeuf à la turque, où là on dirait qu'une autre voix me dit : 'il faut partager ça ! Que celles et ceux qui ne connaissent pas encore puisse le cuisiner !" Mais bon, c'est pas tout les quatre matins.
Évidemment, si on le voulait, on pourrait tomber dans le style de contenu hyper cliquable, dans le moule justement, dans l'empilade de contenu générique (veux-tu une millième recette de smoothie bowl?!?), comme disait Jaelle plus haut... mais je crois qu'on résiste parce que quelque part on se rappelle comment ça a pu être le fun avant. Et j'aime penser que ça va revenir. Faut se renouveler, je crois. Mais pas lâcher. Lâche pas, Camille !!
Hormis la recette, dont je n’aurais jamais eu l’idée, j’aurais pu écrire chacun de tes mots. J’ai parfois l’impression qu’on cherche sans cesse à combler un vide. Mais pourquoi courir ainsi, sans même chercher à comprendre dans quelle direction on va ?
Oui, je suis fatiguée de ces articles copiés-collés, de cette soi-disant “inspiration” qui finit par étouffer toute créativité. Certains blogues finissent par ne plus être que des coquilles vides à force de se lisser pour être toujours plus consensuels. Toujours plus d’images, parfois piochées au pif sur pinterest – et de moins en moins de mots.
Alors que je partage cette idée de prétexte, ce qu’Hitchcock nommait son “Mac Guffin”. Un point de départ qui permet de créer un dialogue. Plus encore aujourd’hui, je crois qu’on a besoin de mots, de débats, de partage. Aucune image, aussi belle qu’elle soit ne pourra remplacer ça ( ps : j’adore ta dernière photo, du pain qui absorbe complètement l’oeuf – voilà du beau, du vrai ).
Merci Daphné pour ton point de vue que je partage et à la fois, pas tout à fait.
Je m’explique : je suis issue du ‘milieu de l’image’ : formation en graphisme et photographe aujourd’hui. Je sais qu’on peut faire passer des messages / des émotions avec l’image. Je pense à certains tableaux ou affiches puissants que j’ai pu étudier pendant mes études d’art, par exemple.
Là où le bas blesse, c’est l’uniformisation de l’image – a fortiori en ligne (instagram en ligne de mire), mais pas que… quand je feuillette des magazines, je suis parfois aussi aberrée. Je mets dans le même panier : même si j’essaye de retranscrire une émotion avec mes photos (souvent susciter l’appétit ! La fonction même de la photo culinaire), je sais aussi que celles-ci s’inscrivent dans la tendance… Parfois ça me saoule, parfois je me dis “c’est le jeu, la tendance du moment, qui n’est qu’un éternel recommencement”.
Là où je suis entièrement d’accord avec toi, c’est la nécessité des mots dans les médias, des opinions et du débat… ce n’est pas toujours facile à aborder –surtout sur un blog qui se veut ‘lifestyle’ !– mais je crois que c’est de plus en plus nécessaire. Pour moi, peut être encore plus : j’ai le sentiment sinon que je me robotiserais.
Oups, je ne pensais absolument pas à tes images en écrivant ça, mais plutôt à ces photos tellement standardisées, retouchées, copiées/collées qu’elles n’ont plus d’âme – et qu’on nous vend comme de l’art.
Justement, sur instagram par exemple, je prends de plus en plus de plaisir à suivre des artistes, comme JR par exemple qui sont complètement détachés de ces modes et toute la vanité de cette course aux likes. C’est chouette de voir des gens libres faire exactement ce qui leur plait, ce qu’il ont vraiment envie d’exprimer.
T’inquiète, je ne le prenais pas perso, je voulais juste t’expliquer ma position. :)
Et je vais aller voir le compte de JR ! Merci !!
Bonjour, Je n’ai pas de blogs mais j’en suis quelques uns. Presque tous culinaires mais c’est d’abord l’histoire rattaché à la recette qui me plaît. J’étais tombé sur ton blog via une recette d’okras. J’avoue que c’est plus les recettes de famille qui me plaisent. Lorsque tu évoques les recettes que fais ta mère. Pour moi, c’est plus authentique. Tes photos sont très belles mais c’est surtout tes textes qui rendent ton blog intéressant. J’adorais les défunts blogs Chez Omelette et A turtle in a kitchen, J’aime Beau à la louche, Peau d’ourse, Cuisine métisse, Au bout du monde. De façon égoiste, j’espère que tu vas continuer à écrire. Si
Merci beaucoup Isabelle ! Je vais essayer de garder ça en tête ! :)
Bonne idée de profiter de la publication d’une recette pour partager cette réflexion. De mon côté, je n’ai aucune intention de vivre de mon écriture, qui se veut un hobby, donc je ne réfléchis pas trop souvent au futur de mon blogue, je poste selon l’inspiration et si l’inspiration se tarit, eh bien tant pis. Comme j’utilise surtout les blogues pour préparer mes voyages, j’apprécie les conseils pratiques, basés sur des expériences vécues. (Sans m’étendre sur le sujet, je trouve que beaucoup de blogues sur les voyages ont perdu leur âme depuis que leur auteur a décidé de vivre de son site). Même si je ne te suis pas régulièrement, une des qualités de ton blogue à mes yeux est son authenticité (incluant les petits commentaires glissés à travers), et la variété des sujets traités. C’est ce qui fait que j’aime bien te lire pour te lire, même si je viens principalement pour les suggestions voyage/bouffe en voyage.
Merci Madame !
J’ai répondu en large, en long, et en travers à la question hobby vs. blog pro à Kim plus haut. Je crois les deux ne peuvent pas se comparer ! :)
Pour le reste, je suis bien d’accord, on vient sur un blog pour choper une info utile ou divertissante (recette, bonnes adresses…) mais aussi pour l’âme de son auteur.e ! Quand on voit malheureusement le genre de contenus qui ressort, la course au clic, la rapidité avec laquelle on doit pousser le contenu pour rester ‘accurate’ (et je ne parle pas que des blogs, mais bien des médias tradis !), ça peut néanmoins te saper l’envie de donner ton 200% pour tes articles, mettons. C’est dommage, mais j’ai l’impression qu’on en est arrivé là…
J’ai le droit de dire que j’ai pas compris ton propos ni où tu voulais en venir ? ^^
Ben merde d’habitude toi et moi on se comprend pourtant !
Ahahah oui c’est vrai qu’on se comprend généralement, toi et moi ! ;P
En fait, c’est pas tant “où je veux en venir” que le constat que je fais… et les solutions que j’essaye de chercher (c’est pas facile !). Il y a plusieurs trucs dans mon article en fait :
1) J’ai l’impression que les médias deviennent vides pour la plupart. Je fais bien attention de ne pas parler QUE des blogs/ instagrammeurs, car je sais que #lesgens vont d’abord taper sur les blogs “gnagnagna les vendus”… alors que pour moi, le problème est généralisé. Les contenus qui avant pouvaient me faire réfléchir/ m’informer/ donner le goût de réagir se font de plus en plus rares dans la course aux clics.
2) Course aux clics qui s’amplifie à cause du glissement et de l’appropriation des revenus publicitaires par les géants Facebook/Insta, Google ou Netflix de ce monde.
3) Ensuite l’uniformisation de ces mêmes contenus : rédactionnels (titre racoleur “Vous ne devinerez jamais ce qui est arrivé !” + article VIDE) ou photographiques (et là, bien des gens blâment Instagram… encore une fois, c’est vrai que ça n’a pas aidé, mais je ne crois que ce soit juste la faute d’insta… ça n’a fait que l’amplifier puissance X1000)
4) Enfin, comment renverser la vapeur ? Retrouver l’excitation ? Et surtout comment pouvoir créer un modèle économique viable autant pour les magazines/ journaux; que pour des gens qui –comme toi ou moi– ont en partie créer leur métier via leur blog/ plateforme en ligne ? Sans se robotiser ni perdre “sa passion”?
EST-CE-QUE C’EST PLUS CLAIR, CYRIELLE ? Si oui, j’aimerais vraiment avoir ton avis sur toutes ces questions et savoir si tu penses à des pistes de solutions auxquelles je n’ai pas pensé ! Des bises,
C.
Oui c’est un peu plus clair ^^
Je sais pas si tu as vu le billet de Taxiblogue aussi ? Il résume complètement ma pensée sur la blogosphère et les médias en général.
Ce qui me dérange le plus c’est l’uniformisation autant du contenu écrit que visuel et la disparition de toute prise de risque et de position.
J’ai vachement délaissé mon blog et même les réseaux sociaux parce qu’en fait je m’en sentais prisonnière. Prisonnière de me dire qu’il faut que je poste que des trucs qui ne jurent pas avec mon feed, ou qui vont fonctionner, lisses, joyeux (parce que tout doit être parfait sur le net maintenant) etc. Et au final, le billet de Violette a été un déclic. Je me suis fuck, qu’est-ce que ça ferait si je bloguais comme ya 5 ans ? Alors j’ai décidé de m’y remettre “à l’ancienne” et de raconter ma vie comme avant. J’ai commencé sur insta story en gueulant contre une peinture ou en me plaignant de choses et d’autres et j’ai jamais eu autant de commentaires en MP et là je me suis dit qu’en fait il y aurait toujours des personnes pour me suivre ^^ Donc, ça plait, ça plait pas, je m’en fous maintenant !
Mais parfois, je me plais à penser que si on relançait un mouvement plus “véridique”, je suis certaine que ça redeviendrait à la mode ^^ Non tu penses pas ? :D
Oui je vote pour un mouvement plus véridique ! Et c’est drôle que tu mentionnes Stories, car je ne croyais pas accrocher de prime abord. Trop voyeuriste. Trop intrusif. MAIS EN FAIT, je crois qu’on s’en permet plus sur Stories, parce que c’est plus instantané, ça part en 24h aussi… ça permet de voir d’autres facettes de créateurs et créatrices dont je suis le travail. Et en fait, je me suis vachement prise au jeu aussi ! Je crois que c’est cette spontanéité de partager en essayant de faire fi du jugement et en PRENANT PLAISIR qu’on doit retrouver ! :) Et sinon, je vais aller lire le billet de Taxiblogue, que je ne connais pas !
OMG que nos réflexions se rejoignent!!! On devrait faire un club des 10 ans en crise existentielle! ?
Ahahah tellement !! Where do I sign?! :)
Ah, ces réflexions sont dans l’air du temps, c’est indéniable (et je vais aller lire les articles que je n’ai pas encore lus, que tu as partagés) et je me demande souvent où est l’avenir du blog (en général) et de la “vie virtuelle”. Il y a ceux qui en vivent, à l’Américaine, où chaque (presque) contenu est sponsorisé, vie mise en scène et sourires figés (peu importe le domaine d’ailleurs, cuisine, mode, etc) et puis il y a une multitude d’autres.
Finalement qui lit encore des blogs de nos jours, vu que même les blogueurs s’en détachent? J’ai souvent l’impression d’être un dinosaure de la sphère, avec mes Links I Love et mon reader qui explose d’articles chaque semaine. Et puis je me demande aussi à quoi bon mon blog, parfois…
Enfin. On pourrait en discuter des heures :)
Au fait, tu penses que le yaourt peut être au soja? (ou en tout cas végane d’une façon ou d’une autre?)
Des bisous :)
J’ai exactement ces mêmes réflexions aussi ! Un truc qui est revenu souvent dans mes discussions avec mes lectrices depuis la publication de mon billet, c’est la notion de plaisir. Si en effet le/la blogueu.r.se ne se fait plus plaisir, alors autant arrêter car en effet, ça se ressentira à la lecture… Si par contre, ça te fait réellement plaisir de partager (tes ‘links I love’, une image, whatever (works! ;-)), là c’est pertinent de continuer.
De mon côté, ça m’a reboosté de publier cet article que j’avais un peu peur de publier et qui cogitait depuis un bout… pour les échanges qu’il permet justement. C’est ÇA que j’ai toujours le plus aimé dans le fait de tenir un blog. Échanger. Discuter. Des idées. Des recettes. Des histoires, avec mes lectrices (et lecteurs !)
Sinon concernant la recette, oui tu pourrais utiliser un yogourt végétal, mais reste qu’on n’a pas encore trouvé –à ma connaissance– une version végane de l’oeuf coulant ;-) Mais une trempette de yogourt végétal avec une huile pimentée et plein d’herbes fraîches, c’est bon aussi ! :D Bises !
Merci pour ta réponse :) je mange encore des oeufs, mais c’est vrai que j’ai plus l’habitude d’acheter des yaourts au soja depuis un moment, je végétalise autant que possible..!
Et tu as bien raison pour le plaisir, moi de mon côté je ressens toujours le plaisir de publier et de partager mes avis ou autres liens favoris, ce qui me chagrine parfois c’est le manque de retours (surtout si je passe du temps sur un article) même si je ne blogue pas “pour” ça, évidemment :)
+ ce qui me chagrine parfois (bis) c’est que l’instantané, le côté lisse de certains blogs parfois assez superficiels en réalité semble plaire davantage au plus grand nombre… C’est dans l’air du temps, de consommer vite, beaucoup, sans rester longtemps. Enfin, c’est pas dans mon air du temps vraiment, mais bon. Mais au fond, faisons ce qu’il nous plaît, et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde j’imagine :)
Des bises!
[…] Une recette simple et délicieuse + une réflexion sur l’avenir du monde des blogs, ça fait u… (christelle.eugeniuses.net) […]
J’avais lu ton article le jour où tu l’as publié mais tes propos résonnent tellement en moi qu’il a fallu que je les digère un peu avant de revenir :)
Bon, déjà, cette recette a l’air complètement incroyable !
Mais bref… je te comprends parfaitement et suis dans les mêmes interrogations que toi. Je prends de moins en moins de plaisir à lire les blogs, je trouve que ça s’uniformise, que ça tourne un peu en rond… Et puis on évolue et quand on commence à essayer de moins consommer, de vivre plus simplement, forcément, on se retrouve vite écoeuré par tout ça :/
Et je parle du mien, aussi, de blog. Parfois j’aimerais retrouver l’insouciance des débuts mais je pense que c’est une utopie (ou alors, il faudrait revenir à un blog anonyme, peut-être). Quand c’est ta carte de visite, une partie de ton métier, c’est impossible de ne plus être un minimum dans le contrôle.
Du coup, en attendant d’y voir plus clair, j’ai choisi de ne pas me forcer. De publier quand ça me faisait plaisir, ce qui me faisait plaisir. On verra bien où tout cela nous mène ! J’ai un article prévu pour la semaine prochaine qui est juste un chouette délire qu’on a eu avec Gaëtan lors de notre dernière voyage, c’est un peu moche et pourtant, ça faisait longtemps que je n’étais pas aussi excitée à l’idée de publier un billet. Et ça fait un bien fou !
En tous cas, j’aime ton blog depuis longtemps, je me souviens avoir été extrêmement jalouse de ton joli logo et de m’extasier devant tes photos ^^ Ça n’a rien à voir avec le schmilblick mais je me dis qu’il faut aussi dire aux gens quand on aime ce qu’ils font ;)
C’est exactement ça que je me dis aussi. Ne pas se forcer. Publier quand ça nous fait plaisir. Mais on baigne tellement dans l’instantanéité des contenus, des feeds sans cesse ‘refresh’ avec du contenu journalier, et dans le boost d’adrénaline des notifications que c’est presque difficile de nager à contre-courant. En même temps, j’ai l’impression que c’est nécessaire (genre cette semaine je suis AWOL sur tous mes réseaux, j’ai juste pas envie de publier, mais une micro-partie de moi culpabilise quand même) Arf…
Et GROS merci pour tes bons mots sur mon travail ! Ça me touche doublement, parce que (et je te l’ai déjà dit !), je trouve que ton travail et ton blog se sont tellement améliorés. Dans le sens où on voit la progression, et la qualité surtout (et je sais le travail que ça représente !)(Et vos vidéos avec Gaëtan, n’en parlons pas ! Ou si plutôt : elles sont tops, et réussissent à garder cette ‘voix’ unique !) C’est sans doute un des bons côtés d’avoir un blog qui est devenu une carte de visite : on se pousse pour créer des choses de qualité. :)
Bonsoir Christelle,
Je vous ai découverte par une amie ( elle a 75 ans et un tantinet critique) … Elle m’a vraiment donnée l’envie d’aller voir votre blog et j’adore! Je prends beaucoup plaisir à vous lire. Vos mots et vos photos sont des baumes! Continuez et soyez vous!
J.
Aaaaah merci beaucoup pour cet adorable message Jacqueline !! Bonne journée ! :)
merci pour la recette
[…] 7 – J’ai faim. […]
Je suis tellement d’accord avec toi, Christelle ! Je ne voulais justement pas créer de blogs pendant longtemps car je me disais qu’il en existait déjà tellement et nombreux vides d’intérêt (à part le fait de partager de belles images). Et puis, j’avais quand même envie de partager mes recettes, mes astuces de pâtissières, mon point de vue sur la vie alors je me suis lancée. Et une amie m’a dit “faut mettre des titres accrocheurs”, ne pas raconter ta vie, des “la meilleure recette de” ou “comment faire un oeuf plat”… J’exagère un peu, mais c’était un peu ça. J’ai essayé de le faire, mais très vite j’avais l’impression de travestir qui j’étais. Quand j’étais journaliste on me disait de faire des titres comme ça parce que l’algorithme patati, patata… Ouais, mais moi je clique jamais sur un article qui commence par un titre racoleur. Alors tant pis si mon blog n’a pas de milliers d’abonnés (même une centaine je serais déjà contente en vrai), c’est le mien ! Et si une recette d’oeuf à la turque me permet de réfléchir à l’uniformisation de l’information et bah je dis bravo Madame ! Keep rolling ! ;)
Gros GROS merci Kathleen!!