Ça fait bien longtemps que la recette et les photos de cet article étaient prêts à être publiés sur le blog.
Un délicieux bol d’oeuf à la turque dans le yogourt, que j’ai mangé on repeat tout l’été.
Ce genre de plat SI simple, SI bon qui me fait instantanément dire : “je dois partager ça sur le blog !”
La recette est plus bas. Mais je dois vous avouer un truc.
Les mots me manquaient. Parce que de toutes autres réflexions me trottent dans la tête.
Une recette, des “belles photos”, je pourrais m’arrêter là. Je pense que beaucoup – lecteurs comme blogueurs– s’en contenteraient. Et parfois je me dis que je devrais faire ça. Je me le suis encore plus répété cette dernière année.
Puis, je me rappelle que c’est mon ton qui fait que mon blog est le mien, unique. Même si j’ai souvent l’impression de divaguer.
Oui, je divague, mais j’en profite pour vous donner une bonne recette au passage, et espère vous faire sou.rire, vous donner envie de cuisiner et de partager ça avec vos amis.
Je l’ai souvent répété, la cuisine sur Christelle is flabbergasting, c’est juste une excuse pour être ensemble (tiens, ça serait un moment opportun pour ‘ploguer’ mon livre ;-)).
Et puis, même si les mots se font parfois désirer, je les trouve nécessaires dans l’internet et les médias d’aujourd’hui, où tant de contenus VIDES comme des bacs à recyclage le mardi matin circulent. Des “Vous ne croirez jamais ce qui lui est arrivé” à “Voici les meilleures recettes de smoothie bowls, crédit photos : Pinterest“ (<– un grincement de dents on repeat, ça aussi)
J’en ai tellement marre de voir ces “articles” circuler. Je ne les lis pas, mais ils remontent quand même dans mon fil de nouvelles, par leur nature même de n’exister que pour générer des clics.
Depuis quelques années, avec la crise des médias, je me demande vraiment où tout ça s’en va ? Quand est-ce-qu’on va en avoir assez ? Je me suis, comme beaucoup de gens de ma génération, tellement désintéressée des médias traditionnels : journaux, radio, télé (on n’a plus le câble, juste une antenne qui nous permet de capter 3 chaînes et Netflix). Est-ce le problème ou une partie de la solution ? Et si les sites et autres blogues réussissaient à captiver mon attention il y a quelques années, je dois avouer que c’est de moins en moins le cas aujourd’hui. Et je ne crois pas être la seule.
Est-ce-que je regarde au mauvais endroit ? (partagez avec moi vos bonnes lectures en ligne ou non !) Peut-être ai-je trop le nez collé dans ma bulle bouffe-voyage-lifestyle ? (sans doute ! HELP!) Est-ce-que les blogueurs auraient perdu leurs tout petit supplément d’âme ? Où toute cette attention est-elle passée ? Dans les réseaux sociaux ? Je sens une lassitude, un essoufflement de la créativité. Évidemment, je ne crois pas y échapper.
L’année prochaine, ce blog aura 10 ans (O_O !!), et j’y vois une bonne occasion de me renouveler. Ça fait deux ans que je veux le re-designer, ranger tous ces articles (ça évolue si vite sur internet !), mais la tâche me parait est colossale. Évidemment, le travail à faire ne concerne pas que le contenant… Parfois, je rêve de repartir à zéro… et peut-être faire table rase du blog ? (ouf, c’est pas facile de se l’avouer/ à écrire). Je lisais cette réflexion de Victoria ce matin (avec qui je partage beaucoup de valeurs, notamment sur la manière de monétiser son travail) et je la trouvais intéressante, car elle aborde des pistes qui semblent apporter des solutions auxquelles je pense aussi.
Comme je le dis à mes amis, j’ai à la fois peur et suis très curieuse de voir ce que l’avenir des médias nous réserve.
De mon côté, – très égoïstement– je prie pour un retour, que dis-je –une consécration–, des story-tellers, ces conteurs d’histoires (encore faut-il avoir une bonne histoire à raconter). Qu’on arrête de nous rebattre les oreilles avec “le contenu” (ce qui me fait penser à ce tweet très juste); et qu’on laisse les milléniaux tranquilles manger leurs oeufs coulants sur des toasts à l’avocat ou sur leur bol de yogourt à la turque. ;-)
Ce billet est assez brouillon, une réflexion un peu à chaud de ce qui me préoccupe, et je crois que ça devait (enfin) sortir sur le blog. J’ai inclus beaucoup de liens vers des articles de personnes qui semblent exprimer mon ressenti bien mieux que moi dans mon billet; et je vous invite vraiment à les lire si le sujet vous intéresse.
Je suis évidemment très curieuse de connaître votre avis sur tout ça et en profite pour vous remercier de votre soutien ! Merci d’avance pour votre bienveillance, car ce genre de billet n’est jamais facile à publier pour moi (mettons que c’est un peu plus engageant qu’un “c’était bien bon !”)(hashtag : mains moites)
Œuf à la turque
Pour 1 personne
INGRÉDIENTS
– 3 C. à soupe bombées de yogourt nature (avec du bon gras !), à température ambiante*
– 1/2 gousse d’ail, dégermée et finement hachée ou 1/4 c. à thé de poudre d’ail
– Sumac en poudre et/ ou un trait de jus de citron
– 1 C. à soupe d’huile d’olive
– 1/2 C. à soupe de beurre
– 1/2 c. à thé de piment en poudre (j’utilise du piment d’Alep ou piment coréen Gochugaru. Si vous utilisez un piment plus fort, ajoutez seulement 1/4 c. à thé)
– Aneth, persil italien, ciboulette et/ou menthe fraîche hachée (ou un mélange des quatre !)
– 1 gros oeuf (ou 2, pour les gourmands !)
– Sel et poivre du moulin
– Pain au levain, bien frais ou grillé, pour servir
DO IT YOURSELF
1) Dans un bol, mélanger le yogourt avec l’ail et un trait de jus de citron, si désiré. Saler, poivrer. Goûter et rectifier l’assaisonnement au besoin. Réserver à température ambiante.
2) Dans une petite casserole d’eau bouillante, cuire l’oeuf pendant 5 minutes à la reprise de l’ébullition, ou jusqu’à ce qu’il soit mollet. Égoutter et passer sous l’eau froide pour arrêter la cuisson. Alternativement, vous pouvez préparer un oeuf poché ou même un oeuf au plat : l’important est de conserver le jaune bieeeen coulant !
3) Dans une petite poêle, à feu moyen-doux, faire fondre le beurre avec l’huile d’olive. Ajouter le piment en poudre, mélanger et retirer du feu.
4) Écaler l’oeuf et le disposer au milieu du bol de yogourt. Arroser d’huile au piment. Saler, poivrer. Saupoudrer de plus de piment en poudre si désiré et de sumac. Parsemer généreusement d’herbes fraîches hachées. L’aneth est un must, selon moi… pour le reste, allez-y comme vous le sentez, et avec les herbes que vous trouvez.
5) Servir immédiatement accompagné de bon pain au levain frais ou grillé, pour briser le jaune d’oeuf et l’observer avec émoi se répandre partout sur le yogourt (c’est juste moi ? Ah bon.)
NOTES :
* Retirer le yogourt du réfrigérateur un peu avant de préparer la recette pour qu’il soit à température ambiante, ce sera bien meilleur. Vous pouvez sinon le réchauffer à feu très doux dans une casserole, en le surveillant bien (aka, n’allez pas scroller sur instagram pendant ce temps là) pour ne pas que le yogourt se sépare.