Ce billet aurait pu s’intituler : “le jour où j’ai voulu faire des spaghetti maison mais où j’ai fini par faire des tagliatelle.”
Faire des pâtes maisons de A à Z, voilà une autre chose qui figurait dans ma looongue liste. Surtout depuis que j’avais découvert ce qui allait devenir un objet de désir et de convoitise : le rouleau à troccoli*. Il s’agit d’une sorte de rouleau à pâtisserie Italien nervuré– typique- et tout indiqué pour faire soi-même ses spaghetti*. (notez que je ne mets ni de “s” à spaghetti ni à tagliatelle car il s’agit déjà des noms pluriels, en Italien)(notez que je n’ai jamais pris de cours d’Italien et que je fais “genre comme si”) Plus joli qu’un rouleau à pâtes métallique et plus rustique qu’une machine à pâtes, je me devais d’en avoir un.
Pour faire moi-même mes pastas !
(voilà, les présentations avec les protagonistes sont faites)
Mais forcément, ça a merdouillé (juste “-ouillé” parce que j’ai quand même réussi à rattraper ça en tagliatelle). On ne me surnomme pas Gaston (Lagaffe) pour rien.
J’essaye de me souvenir quand tout a basculé. Ah oui, j’ai voulu suivre beaucoup trop de recettes à la fois et du coup j’ai étalé trop finement ma pâte à la force UNIQUE de mes mains et de mon mini-rouleau à pâtisserie. Étaler finement sa pâte pour faire des pâtes fraîches, c’est un must… mais pour utiliser mon fameux rouleau nervuré, il aurait fallu faire des boudins de pâte et ne pas faire sécher la pâte aussi longtemps que je l’ai fait, comme vous pouvez le voir dans ce billet sur le blog de Flou (où mon amour du rouleau à troccoli est né).
Comme je suis pleine de ressources, j’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur et préparé des tagliatelle. Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça et ne me contente pas de dire que j’ai voulu faire des tagliatelle dès le départ ? Hein, pourquoi ?
Parce que je trouverais ça :
1- Malhonnête : alors qu’on sait qu’à côté de la définition des mots “cœur pur” dans le dico**, il y a mon nom (je vous ai raconté la fois où une mamie Chinoise a voulu se prendre en photo avec moi à La Cité Interdite en me regardant comme si j’étais une réincarnation de Bouddha ? Non ? Bon, une prochaine fois alors ! :D)
2- Pas drôle : on apprend tous de ses erreurs- moi la première et ça marche en cuisine aussi comme en témoigne ce billet-confession.
Et du coup, je vais pouvoir écrire un autre billet. Celui où j’aurais enfin réussi à utiliser mon rouleau à spaghetti : des colibris viendront me porter par les manches et nous danserons tous ensemble une farandole autour de mon plat de spaghetti maison.
(j’ai manifestement envie de raconter beaucoup de conneries ce soir)
(et abuse des parenthèses) (Camille sort de ce corps !)
Faire sécher sa pâte suspendue à un cintre en bois propre et fariné, c’est très pratique !! Merci Clotilde pour l’astuce.
TA-DAAA : les tagliatelle fraîches tripatouillées, étendues, pliées, dépliées et coupées à la main !
Pour faire plus court (et comme de toute façon, je vous raconte tout dans la recette !), vous n’avez qu’à accompagner les tagliatelle d’une sauce Bolognaise “ragù alla Bolegnese” maison et c’est dans la poche le ventre.
Biensûr, sans machine à pâtes, mes tagliatelle à moi étaient un peu épaisses, mais bon, on ne s’est pas étouffé avec non plus. J’imagine que si une nonna Italienne passait par là, elle me bannirait d’Italie à tout jamais, mais pour une première, le résultat était plus que satisfaisant ! Et le goût incomparable ! Une bonne recette, de bons conseils et une dose d’étourdissement, voilà mon secret ! ;)
À bientôt !
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* Le rouleau à troccoli a des nervures plus larges que le rouleau à spaghetti, d’où la différence de nom (et le diamètre des pâtes donc !). J’ai trouvé mon rouleau au magasin de cuisine La Soupière, à Montréal (et j’étais bien contente !)
** Des dictionnaires qui donnent la définition de deux mots en même temps, oui, tout à fait !
Recette des pâtes fraîches maison
Pour 4 personnes
INGRÉDIENTS
-190 g (un peu moins d’une tasse) de semoule de blé fine*
– 60 g (1/2 tasse) de farine tout usage (ou T65 pour les pains)
– 3 gros œufs
– 1/2 c.c. de sel fin
– Une goutte d’huile d’olive
– De l’eau
DO IT YOURSELF
La recette n’est pas tout à fait la même, mais j’ai beaucoup consulté le billet de Clotilde avant de me lancer. Vous y trouverez d’autres très bons conseils, notamment si vous disposez d’une machine à pâtes.
1) Mettre les farines et le sel dans un saladier, faire un puits au centre et y verser les œufs.
2) Ramener la farine vers le centre en mélangeant à la fourchette ou à la main, jusqu’à ce que se forme une boule souple et lisse (environ une dizaine de minutes). Ajouter de l’eau si nécessaire (si la pâte n’est pas assez souple) ou de la farine (si la pâte est trop collante).
3) Bien pétrir jusqu’à obtenir une pâte compacte, élastique et non collante.
4) Verser une goutte d’huile d’olive sur la pâte et couvrir le saladier d’un torchon propre. Laissez reposer 30 minutes.
5) Abaisser la pâte à l’aide d’une machine à pâte ou d’un rouleau à pâtisserie. Pour découper les tagliatelle, il existe une fonction spéciale sur les machines à pâtes. Sinon, vous pouvez faire comme moi (warrrrrrior!) à la main, en vous guidant à l’aide d’un long couteau pour découper des bandes plus ou moins égales.
6) Fariner bien les tagliatelle et laisser-les sécher au moins 30 minutes.
7) Cuire les tagliatelle dans un grand volume d’eau bouillante salée et laisser cuire jusqu’à ce qu’elles remontent à la surface (environ 5-8 minutes ou au goût- c’est le meilleur indice !)
8) Servir avec une sauce Bolognaise (voir recette plus bas), un pesto de basilic (maison !), ou al Aglio e Olio (“ail et huile”- en faisant revenir deux gousses d’ail dégermées et pressées dans un généreux filet d’huile d’olive (seulement pour parfumer l’huile sans faire brûler l’ail) à verser sur les pâtes ! Miam !)
9) Accompagner de parmesan râpé, pecorino ou tout autre fromage de votre choix.
Notes sur la recette :
* J’ai préféré utiliser une grande quantité de farine de semoule de blé dur : elle apporte vraiment de la tenue et une bonne texture aux pâtes. J’ai réalisé une deuxième boule de pâte avec de la farine tout usage- ce qui peut se faire si vous n’avez pas de farine de semoule de blé dur, mais je trouve le résultat un peu moins bon.
– On peut préparer la pâte la veille et la garder au frais jusqu’au lendemain.
– Une fois que les pâtes sont découpées et séchées, on peut les garder au frais quelques jours dans une boîte hermétique ou les congeler.
Recette de la sauce Bolognaise (ragù alla Bolognese)
Pour 4 personnes
INGRÉDIENTS
– 400 g (un peu moins d’1 livre) de veau haché
– 100 g (1/4 de livre) de chair à saucisse (on peut aussi faire tout veau, tout porc, au choix !)
– 500 ml (17 oz environ) de concassée ou de coulis de tomates
– 1 oignon
– 1 grosse échalote
– 2 gousses d’ail dégermées
– Quelques herbes de votre choix : origan, thym, basilic, persil frais, feuille de laurier, etc.
– Huile d’olive
– 1 grand verre de vin blanc (de préférence )
– Du parmesan râpé
– Poivre du moulin
– Un soupçon de cannelle (oui, oui !)
DO IT YOURSELF
1) Faire revenir l’oignon et l’échalote dans de l’huile d’olive. Ne pas lésiner sur la quantité d’huile, ça doit fondre dans la poêle sans griller.
2) Ajouter le veau et la chair à saucisse. Laisser cuire à feu vif 5 à 10 minutes en remuant bien.
3) Ajouter le coulis de tomates, l’ail, les herbes choisies et le verre de vin. Poivrer et ajouter un soupçon de cannelle (je trouve que ça “sucre” et parfume subtilement les mélanges souvent trop acide de coulis de tomate !).
4) Ajouter 2-3 C.S de parmesan râpé et mélanger le tout.
5) Baisser le feu et laisser mijoter au moins 30 minutes en ajoutant un peu d’eau ou de vin si nécessaire.
6) Réserver la sauce au chaud en attendant de la servir sur les pâtes.
Adaptée du blog Ma dolce Vita