{Préambule}
Ce billet très chargé en anglicismes* risque bien de n’intéresser que les blogueurs, alors j’ai pensé à l’entrecouper de photos de brioche : la même qu’ici, mais avec la recette de ma marraine revue et corrigée par mes soins; à découvrir au bas du billet ! Compte tenu de la haute-teneur en beurre de cette brioche et de son fort pouvoir addictif, je suis bien contente de ne la cuisiner qu’une fois par an.
{Fin du préambule}
{Début de je-raconte-ma-vie}
Comme je vous disais ici, j’ai participé à mon premier cycle de conférences de food blogging il y a quelques semaines, organisé par le groupe Food Bloggers of Canada. Une première du genre au Canada ! Au programme, conférences, donc, et jasettes autour des blogs culinaires, le tout orchestré par différents intervenants et conférenciers : auteurs, journalistes, blogueurs, etc.
J’étais invitée par Kitchen Aid Canada, que je tiens vraiment remercier : sans cette invitation, j’aurais sûrement laissé passer l’occasion. Pourquoi ? Parce que partir seule à une conférence avec peu ou prou 150 blogueurs inconnus = petite face terrorisée de bébé chat. Chui timide, voyez-vous.
Je ne me suis jamais exprimée au sujet de la blogosphère et je trouve que ce billet est un bon prétexte pour oser. Oser oui, car je n’ai pas la science infuse et c’est juste mon opinion personnelle. Par contre, je serais vraiment ravie d’avoir la vôtre et d’échanger avec vous sur tout ça !
Par exemple, un truc que j’ai toujours trouvé incroyable dans la blogosphère -anglophone a fortiori- (je l’ai bien vérifié ce week-end-là) c’est leur côté « partageur d’expériences ». Aux États-Unis, dans le pays qui a presque inventé les success stories, je trouve fascinant que certains blogueurs (qui sont en fait l’exemple même de ces success stories) soient si généreux en conseils, en good tips– genre “I’ll show you what to do, don’t worry baby: I will even tell you the recipe!”
C’est pas un truc qu’on voit beaucoup dans la blogosphère francophone…
Pourtant les gens sont véritablement avides de conseils et c’est d’ailleurs ce qui m’avait poussé à collaborer à Culinographie. Partout, les gens veulent savoir comment faire et c’est dingue de constater comme internet permet aujourd’hui de savoir comment ET de le faire (avec plus ou moins de talent et de bon goût, on s’entend ! ;p)**
…
Je pourrais m’exprimer longuement sur le sujet, mais d’autres pendant la conférence l’ont fait beaucoup mieux que moi. Voici mes morceaux choisis… et commentés (ah je ne peux pas m’en empêcher, cherchez pas !) J’espère que ça vous fera réfléchir et/ ou que vous serez inspirés à votre tour !
1- “Stand by your work, if it isn’t perfect don’t publish it” – Lucy Waverman
Bienvenue dans mon monde Lucy ! Le monde où je me relis 53 fois et où je me pose 25 fois la question du “est-ce-que c’est le mieux que je peux faire ?”
2- “Write something that’s important to you. Chances are, people will engage with you” – David Leite
Une évidence qui parait souvent oubliée de certains blogueurs. Par les débutants, surtout. Bon c’est normal : lorsqu’on débute un blog, on est bien souvent inspiré par d’autres blogueurs et sans le vouloir, on se retrouve à faire la même chose. Le mieux reste pourtant d’essayer de le faire à sa sauce et d’écrire avec sa fameuse voice (= voix) .
3- “Read your work out-loud. Find any structural errors. Make sure you hear your voice.” – David Leite
Voilà, David a bien raison !
4- “Good neighbours make good neighbourhoods” – Dana Mc Cauley
J’ai toujours trouvé que la blogosphère et les réseaux sociaux cristallisaient à petite échelle ce qui se passait dans la vie. Pour être un peu plus claire : il y a des gentils, il y a des méchants, il y a des cons et il y a des habitudes et façons de faire propres à chaque blogosphère.
Pour moi, le positif apporte le positif. Si des blogueurs ont envie de bitcher et se rajouter une couche de problème sur le web en plus de tous ceux qu’on a dans la vie : c’est leur problème. Sur le blog ou sur les réseaux sociaux, je ne partage que des choses que j’aime et je supporte positivement ceux dont j’aime le travail. À date, je m’en porte plutôt bien.
5- “Don’t look to be popular, choose to be different, have a purpose. Don’t worry about pleasing everyone” – Dana Mc Cauley
Aaah la fameuse popularité ! Aujourd’hui, les chiffres semblent rendre bien trop fou les gens : le nombre de followers, le nombre de fan, de likes… fou, mais pas heureux… ni riche, en passant. Si le nombre de fans Facebook servaient à payer un loyer, ça se saurait ! (le prochain projet de Mark Zuckerberg sans doute… qui nous le savons, lit mon blog pendant ses pauses cafés).
Bon, il ne faut pas être hypocrite non plus : je suis la première heureuse de voir que des gens que je ne connais pas suivent et aiment mon travail, mais la qualité des interactions que j’ai avec mes lecteurs (vous !) est beaucoup plus importante que le nombre. Et je suis bien contente de dire que c’est exactement pareil avec mes amis dans la vraie vie (you don’t want me to be part of your club? Fiiiiiine!)
6- “What is the future for food blogging? More rules, more regulations, accreditation.” – Dana Mc Cauley
Oui, parce que les blogs et internet de manière générale, ça reste le far-west. Bon, il y a rules et rules, mais il me semble qu’un genre de guide de bonne conduite ne ferait pas de mal à la blogosphère, notamment pour apprendre (et taper ! ;)) les gens qui reprennent l’intégralité d’un blog sur leur site *tousse tousse*, utilisent des photos sans demander la permission *tousse tousse* ou ne créditent pas les auteurs d’un texte ou d’une recette *tousse tousse*.
7- “After testing, be willing to throw a recipe out if it is not good enough to have your name on it. Recipe developers are food artists.” – Mayrlin Smith
Celle-ci je l’adore. Je vous en parlais dans mon billet précédent… Développer une recette prend du temps. Ce n’est pas en mélangeant deux-trois aliments bizarres/ introuvables qu’on crée une recette, encore faut-il que ce soit bon. ;-) Le bon est certes en grande part subjectif, mais je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire.
David Leite ajoutait à ça : “puis, si tu ajoutes 1/2 c. à café de sel à la recette, elle ne devient pas la tienne” – j’ai bien ri. Ici, on vient plus toucher aux questions de crédits et d’éthique… mais c’est à méditer, comme tout le reste !
8- “Opportunities are always there, the difference between bad luck and good luck, is how prepared you are for them.” – Corey Mintz
Voilà une belle citation qui ne s’applique pas qu’au food blogging mais bien à la façon dont on appréhende la vie de manière générale ! Ça doit être mon côté Dalaï Lama, mais je crois vraiment que chaque chose arrive lorsqu’elle doit arriver. Ça prend parfois plus de temps qu’on aimerait, mais si on stick à ce qu’on fait et qu’on tend toujours vers le mieux sans oublier d’où on vient ni qui on est, le “monde devient alors notre huître !” ***
And voilà ! Est-ce-que ça vous fait réfléchir ? Ça vous inspire ? Et vous, qu’avez-vous appris en bloguant ?
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* À l’image de l’état de mon cerveau pendant toute la fin de semaine de conférences. Style Jean-Claude Van Damme.
** Traitez-moi de graphiste snob, mais un blog sur fond noir avec les textes écrits en Comic Sans MS rose fluo, des étoiles et des pubs qui clignotent partout, c’est NON. VOILÀ JE L’AI DIT ! :p
*** En anglais : “the world is your oyster” (= le monde vous appartient), cette expression m’a toujours fascinée ! Mais qui a bien pu l’inventer ? ;)
{Fin de je-raconte-ma-vie}
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Merci à Kitchen Aid Canada pour son invitation sans laquelle je n’aurais pas pu assister à ces conférences et bravo à Ethan, Mardi et Melissa de Food Bloggers of Canada pour la superbe organisation !
Tcheurek - Brioche de Pâques arménienne
Pour 1 grande brioche. À préparer la veille. Pour de meilleurs résultats, réalisez la recette en grammes.
INGRÉDIENTS
80 g (1/3 tasse) de beurre non salé
150 ml (2/3 tasse) de lait entier 3.25%
1 sachet de 8 g de levure sèche active ou de levure instantanée
OU 20 g de levure fraîche de boulangerie
2 œufs + 1 jaune d’œuf dilué dans 1 c. à soupe de lait, pour dorer
100 g (½ tasse) de sucre fin
30 ml (2 c. à soupe) d’huile de canola ou de tournesol
440 g (3 ½ tasses) de farine tout usage non blanchie
1 c. à thé de mahleb moulu (voir notes)
1 bonne pincée de sel
Graines de sésame blanches, pour saupoudrer
DO IT YOURSELF
La veille
1) Dans une casserole ou au four à micro-ondes, faire fondre le beurre pour qu’il soit tiède.
2) Dans une autre casserole, chauffer le lait tout doucement pour qu’il soit tiède. Hors du feu, y délayer la levure avec 1 c. à soupe de sucre. Remuer et laisser reposer une dizaine de minutes pour qu’elle s’active.
3) Pendant ce temps, dans un grand bol, battre les 2 oeufs entiers avec le sucre jusqu’à homogénéité.
4) Ajouter le beurre fondu, le mélange de lait et levure, l’huile et continuer de mélanger.
5) Ajouter la farine petit à petit, et enfin le mahleb et le sel.
6) Pétrir la pâte à la main ou au robot, jusqu’à ce qu’elle soit douce et souple comme une peau de bébé, pendant environ 8 à 10 minutes. La pâte ne doit pas coller aux mains, ni aux parois du bol du robot.
7) Laisser reposer la pâte 6 h ou toute la nuit à température ambiante, recouvert d’un linge propre.
Le lendemain
8) Dégazer la pâte et la diviser en trois morceaux. Réaliser trois boudins avec chaque morceau, puis tresser… On peut aussi faire des boules ou garnir des moules en papier, comme j’ai fait.
9) Sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier parchemin (papier sulfurisé), disposer la tresse de pâte et laisser reposer 1 h à température ambiante, recouvert d’un linge propre
10) Préchauffer le four à 180 ºC (350 ºF). Badigeonner la brioche de jaune d’oeuf dilué dans 1 c. à soupe de lait. Parsemer de graines de sésame.
11) Cuire au four pendant 25 à 30 minutes, ou jusqu’à ce que le tcheurek soit doré. Laisser tiédir avant de déguster = miam miam !!
NOTES :
On trouve le mahleb (aussi orthographié mahlep, mahaleb, mahlepi) dans les épiceries fines ou dans les magasins d’épices spécialisés (notamment chez Épices Anatol, 6822 bvd St Laurent à Montréal) ou chez Épices de cru, dans leurs magasins ou en ligne.