Il y a quelques semaines, avec des amis, on est partis camper à la Réserve de Mastigouche (que j’aime ce nom !) en Mauricie.
C’était une fin de semaine plutôt-pas-mal pluvieuse, mais ça ne nous a pas empêché de nous amuser et de bien manger.
Du moment où le camping a été confirmé, j’ai tout de suite su que j’allais préparer du pain sur le feu !
Voilà bien un an que cette vieille idée de scout me trottait dans la tête et, après un week-end de camping annulé en début d’été, je me suis dit : “C’EST MAINTENANT OU JAMAIS !” (un poil fataliste, moi ?)
Vous le savez, j’adore préparer du pain maison et de la pâte à pizza et –je me répète– mais à tous les coups, ça ne manque pas : ça me rend vraiment fière ! (je devrais peut-être songer à suivre une formation en boulangerie ?)
Aussi, connait-on meilleur sentiment que celui de cuisiner sur un feu de camp ? Un vrai retour aux sources, à la simplicité : allumer le bois, préparer les braises, attendre patiemment tout en se faisant envelopper de l’odeur magique de fumée (les bougies au feu de bois peuvent aller se rhabiller quand on les compare à la VRAIE odeur du feu), bref, pain + feu de bois = double bonheur.
Mais comment prépare-t-on ce pain Christelle, dis-nous ?! Aaah mais c’est super simple les amis !
Déjà un peu d’organisation ne fait pas de mal : j’avais préparé mon mélange d’ingrédients secs, mesuré tous mes ingrédients et disposé toutes mes garnitures – ici fleurs d’ail et tomates séchées– dans des petits contenants hermétiques avant de partir dans le bois.
Ensuite, on a juste à trouver de l’eau (tiède) pour y ajouter la levure (car oui, pour moi du VRAI pain prend de la levure pas du bicarbonate de soude… sinon c’est davantage une pâte à scone et ça n’a pas le même goût !) et mélanger les ingrédients.
On laisse la pâte doubler de volume et une fois que la pâte a bien gonflée, on l’entortille sur des branches de bois mortes desquelles on a retiré l’écorce.
Enfin, il n’y a plus qu’à se poser bien tranquillement près du feu et à tourner sa broche de pain de temps en temps au dessus des braises pour la cuire. On voit le pain gonfler et cuire à mesure –>> coeurs dans les yeux.
Évidemment, je trouvais ça encore plus beau qu’une licorne dans un champs de coquelicots, mais il a vite fallu que je saute derrière mon appareil si je voulais capturer quelques photos avant qu’il n’y ait plus de lumière.
J’aime beaucoup trop l’expression de Thomas sur cette photo ! On dirait une image de propagande pour la vie dans le bois qui pourrait être accompagnée d’une phrase d’accroche pleine de bon sens du genre : “Vivons simplement. Mangeons du pain. Retournons au Vrai.”
Sur la photo, les filles ont l’air de faire la gueule, mais c’est juste parce qu’elles étaient concentrées pour ne pas brûler leurs pains.
J’ai du dire un truc du genre “donnez-moi votre plus beau sourire pour la photo suivante !” :D
(Notez la forme parfaite du pain entortillé par Marie à l’arrière (la même Marie dont je vous parlais ici !)
Bref, si vous partez camper pour cette longue fin de semaine de la fête du travail, je vous encourage mille fois à faire votre pain sur le feu !! (oui, je suis un peu borderline pour partager ma recette, mais l’été n’est pas officiellement terminé et septembre au Québec est un mois super pour camper aussi !)
Si c’est le cas, n’hésitez pas à partager vos photos de pain sur le feu avec moi sur la page facebook du blog, instagram ou twitter !
Je vous donne tous mes bons conseils pour réussir votre pain plus bas dans la recette et vous dis à bientôt !
Pain sur le feu {fleur d'ail et tomates séchées}
Pour 6 à 8 pains (selon le nombre de campeurs, de branches que vous trouverez et votre appétit !)
INGRÉDIENTS
– 500 g (4 tasses) de farine tout usage (T 55)
– 3/4 c.c. de sel
– 310 ml (1+1/4 de tasses) d’eau
– 3 c.c. de levure sèche active
– 1 c.c. de sucre
– 2 fleurs d’ail
– Une quinzaine de tomates séchées dans l’huile (environ 140g / 1/3 lb)
(Égouttez-les légèrement, mais conservez de l’huile pour aromatiser et donner plus de souplesse à la pâte !)
– À ramasser : 6 à 8 branches d’arbre d’environ 1 m (3 pieds) de long et 2 cm (¾ de po) d’épaisseur
* Enfin n’oubliez pas d’apporter un grand bol pour mélanger les ingrédients et éventuellement une petite tasse en plastique ou une bouteille pour mesurer l’eau.
DO IT YOURSELF
1) À la maison, dans un sac ou un contenant hermétique, mélanger la farine avec le sel. Apporter la levure, le sucre, les fleurs d’ail et les tomates séchées dans des petits sachets/ contenants séparés.
2) Une fois en camping, faire chauffer de l’eau (vérifiez bien qu’elle est potable bien sûr !) pour qu’elle atteigne une température autour de 37˚C-38˚C (100˚F), soit la température du corps humain. L’eau doit être tiède sans brûler le doigt (car non, je ne transporte pas mon thermomètre en forêt, faut pas déconner). Ajouter la levure et le sucre et laisser agir jusqu’à ce que le mélange soit mousseux. Pendant ce temps, trancher les fleurs d’ail et les tomates séchées (et/ ou les autres garnitures de votre choix).
3) Disposer le mélange de farine et sel dans un bol. Former un puits au centre du mélange et verser la levure. Pétrir la pâte en incorporant les ingrédients secs dans les ingrédients liquides pendant 8 minutes, jusqu’à former une boule de pâte homogène, élastique et lisse. Ajouter les garnitures et mélanger pour bien les répartir dans la pâte. Le mélange ne doit pas coller aux mains.
4) Former une boule de pâte et la déposer dans le bol. Recouvrir d’un linge propre. Laisser lever la pâte pendant 1 h dans un endroit chaud et sec (dans la voiture, le bol emmitouflé dans une grosse couverture, ça marche bien !), ou jusqu’à ce qu’elle ait doublée de volume.
5) Pendant ce temps, faire un feu et préparer des braises. À l’aide d’un couteau, retirer l’écorce de vos branches.
6) Une fois les braises bien chaudes, dégazer la pâte en la pétrissant légèrement, diviser en 6 ou 8 pâtons. Former une saucisse de pâte entre les mains et l’entortiller fermement autour d’une branche. Ne faites pas des tours trop serrés autour de la branche (voir photos) pour que la pâte puisse gonfler. Répéter l’opération pour les autres branches.
7) Cuire le pain au-dessus des braises pendant 10 à 15 minutes en le tournant continuellement ou jusqu’à ce que la pâte soit bien dorée de tous les côtés. Alternativement, on peut aussi planter le bâton dans le sol et penser à le tourner sur lui-même de temps en temps –toujours au-dessus des braises, pas des flammes– pour que la cuisson soit homogène. La cuisson prendra plus ou moins de temps selon l’épaisseur de votre boudin de pâte et la quantité/ l’intensité de vos braises. Le pain est prêt lorsqu’il sonne creux en tapotant dessus. Il ne devrait pas coller quand on le détache de la branche non plus… mais ça, c’est si vous êtes patients ! ;-)
8) Laisser un peu tiédir avant de déguster ou emballer dans du papier aluminium pour déguster en randonnée ou en pique-nique !
NOTES :
• On peut bien sûr varier les farines : blé entier, épeautre, etc.
+ On peut ajouter à la pâte bien d’autres ingrédients savoureux : morceaux d’olives noires, parmesan finement râpé, pesto de basilic…